Réduction de la consommation énergétique, accompagnement technique, pilotage des rénovations… Le métier d’économe de flux s’impose comme un levier essentiel pour réussir la transition énergétique des bâtiments publics. Dans ce nouvel épisode de notre podcast, Jérôme Locq, économe de flux depuis septembre 2022 à l’ALEC MVE (Est parisien), et Hortense Fournel, animatrice du réseau des économes de flux ACTEE, nous plongent dans le quotidien de ce métier en plein essor.
Au service des collectivités du Grand Paris, Jérôme Locq accompagne la réduction des consommations d’énergie dans le patrimoine public tertiaire. Son rôle s’étend du diagnostic énergétique à la formation des référents sobriété, en passant par le suivi de travaux de rénovation énergétique. Ce profil polyvalent intervient aussi sur des projets globaux, comme la rénovation complète d’écoles, où il coordonne à la fois la technique et l’usage.
Avec le décret tertiaire, les collectivités sont tenues de réduire de 40 % la consommation d’énergie de leurs bâtiments de plus de 500 m² d’ici 2030. Pour les aider à relever ce défi, nous finançons depuis 2018 la création de postes d’économes de flux, à hauteur de 65 % des coûts salariaux pour les contrats pérennes (CDI ou titulaires) et jusqu’à 50 % pour les autres.
« Les économes de flux peuvent intervenir au sein de collectivités de toute taille, de manière plutôt mutualisée pour les communes plutôt rurales. Dans ces cas-là, ils vont pouvoir être hébergés soit au sein d’un syndicat d’énergie, soit au sein d’une ALEC, soit au sein d’une communauté de communes, ou d’un EPCI. Ou sinon, ils vont pouvoir être internalisés au sein d’une collectivité. » précise Hortense Fournel.
Si les petites communes mutualisent souvent ce poste via des structures comme des ALEC ou des syndicats d’énergie, les grandes collectivités y trouvent aussi leur intérêt. La mutualisation permet de tester l’efficacité du dispositif avant d’envisager un poste à temps plein en interne. Et l’investissement est rapidement rentabilisé par les économies générées.
« Les collectivités, même de plus de 10 000 habitants, ont parfois besoin qu’on leur mette le pied à l’étrier pour prendre conscience que c’est une compétence nécessaire, utile, et valorisable. Le format mutualisé leur permet de tester avant, peut-être, de pérenniser un poste à temps plein. » témoigne Jérôme Locq.
Nous accompagnons aussi la montée en compétences des économes de flux grâce à des formations continues sur les volets techniques, juridiques ou financiers. Jérôme, ingénieur de formation, a particulièrement apprécié l’acquisition de compétences nouvelles sur le financement des projets publics.
Notre réseau rassemble plus de 420 économes de flux aux profils très divers. Si certains sont issus d’écoles d’ingénieurs, d’autres, comme Julien, ancien menuisier, apportent une expertise terrain précieuse. Des outils collaboratifs, des groupes de travail et des événements réguliers animent cette communauté dynamique.
Nous travaillons en synergie avec des acteurs comme l’ADEME, l’ANAP et le ministère de l’Enseignement supérieur pour renforcer la cohérence de l’action publique et rendre le métier plus visible pour attirer de nouveaux talents.
Ensemble, nous avons cofondé CARTE, une communauté nationale qui rassemble et fédère déjà plus de 1 000 économes de flux.
L’objectif est ambitieux : doubler les effectifs du réseau ACTEE d’ici 2026, pour atteindre plus de 800 professionnels engagés au service de la transition énergétique des collectivités.