Parole de terrain : Élia, économe de flux qualifiée en architecture bioclimatique

Pourquoi te tourner vers le métier d’économe de flux ?

J’intègre un réseau local, régional et national super en place. C’est très agréable et valorisant d’exercer dans ces conditions. A l’ALEC Montpellier Métropole, nous sommes une équipe de huit personnes avec des conseillers en énergie partagée et en eau. On accompagne 25 communes de la métropole de Montpellier. Cela concerne des collectivités rurales et urbaines, de 1 000 à 15 000 habitants.

Que préfères-tu dans ta mission ?

Suivre le projet du début à la fin. On n’est pas sur une prestation, mais sur du conseil. Je ne m’ennuie pas. Pour avoir une rénovation globale et vertueuse, on aborde un large panel de thématiques : l’énergie, les matériaux, la gestion de projet, la végétalisation ou encore la désimperméabilisation des cours d’école. Un bon EF se doit d’être disponible, engagé et curieux. J’apprends tous les jours. C’est très enrichissant personnellement et professionnellement.

Quelles sont les spécificités de ton territoire ?

On a un climat méditerranéen qui implique des gros enjeux de sécheresse et de canicule. On insiste pour maintenir dans les audits, la prise en compte du confort d’été, soulevé par les usagers. Ce n’est pas toujours bien reçu par l’équipe technique de la commune qui fait déjà de son mieux. On vient alors en intermédiaire, avec l’aide des bureaux d’études, pour entendre les problématiques et proposer des solutions de dispositifs passifs, en tenant compte de la sécurité des locaux : changer des complexes de menuiserie, mettre des moustiquaires ou encore réfléchir à la ventilation des bâtiments la nuit pour qu’ils se rafraichissent par exemple.

Un projet en cours ?

Nous finalisons les travaux de rénovation énergétique d’une école à Grabels. C’est un projet exemplaire avec de nombreux dispositifs innovants : des casquettes végétalisées pour développer les points d’ombrage, la revégétalisation des cours d’école, l’installation de tourelle hybride et de brasseurs d’air dans les classes ainsi qu’un gros travail sur la qualité des sols. De plus, le chantier a été doté, en site occupé, d’une isolation en paille compressée avec un système préfabriqué pour qu’il soit le plus rapide possible. Les collectivités sont souvent perdues devant les changements continus des aides financières disponibles et devant la difficulté de les mobiliser. Là aussi, j’ai un rôle à jouer : les rassurer sur la possibilité de mener leur projet malgré les coûts engendrés et les aider à en calibrer les volets énergie, architecture et budget.

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