Dans ce nouvel épisode du podcast ACTEE, nous nous intéressons à la mobilisation des collèges pour le climat avec le challenge « CUBE.S » . Dans une ambiance festive, des élèves de toute la France ont assisté à la remise des prix de Cube S à l’académie du Climat, le 14 décembre 2023.
Cette compétition, financée par ACTEE et organisée par l’Institut français pour la performance énergétique du bâtiment (IFPEB), vise à réduire l’empreinte énergétique des collèges et lycées en impliquant enseignants, élèves et personnels dans une démarche concrète et pédagogique.
215 établissements ont participé à l’édition 2023 de Cube.S. Les collèges et lycées vérifiés ont réalisé en moyenne 12,6% d’économie d’énergie et réduit de 13,5% leurs émissions de gaz à effet de serre. Le grand gagnant de cette année, l’ensemble scolaire La Salle à Igny, a même réalisé 40,6% d’économies d’énergie. En un an ils ont donc atteint le premier palier du décret tertiaire.
Créé en 2013, le challenge Cube visait initialement les bâtiments du secteur tertiaire avant d’être décliné en 2019 pour les établissements scolaires. Avec le soutien du Cerema, Cube.S permet aux établissements de bénéficier d’un encadrement adapté et d’outils pratiques comme des caméras thermiques et des détecteurs de CO2 pour mener des diagnostics énergétiques précis.
Cette collaboration permet de créer des habitudes qui, à terme, répondent aux exigences du décret tertiaire. Ce dispositif impose aux établissements de plus de 1 000 m² de réduire leur consommation énergétique de 40 % d’ici 2030, puis de 50 % et 60 % d’ici 2040 et 2050.
Contrairement aux projets de rénovation, le programme Cube.S se concentre sur la sobriété énergétique, c’est-à-dire des actions au quotidien sans transformation structurelle majeure. Mathias Quarteron, chargé de mission à ACTEE, explique : « La sobriété énergétique, c’est à bien distinguer de l’efficacité énergétique. Ici, on se concentre uniquement sur les usages et les éco-gestes à réaliser au quotidien. » Avec le soutien d’ACTEE, les établissements participants montrent qu’il est possible d’obtenir des résultats impressionnants sans grands travaux.
Au collège David Nieps, par exemple, l’équipe enseignante a encouragé des pratiques simples, comme la réduction des heures de chauffage. Guillaume Charitat, agent de maintenance, a ajusté les horaires de chauffage pour économiser l’énergie sans nuire au confort des élèves : « Même à l’insu du principal, j’ai baissé le chauffage. Personne ne l’a remarqué et ça a marché ! » Ces efforts cumulés permettent aux établissements de réaliser des économies importantes tout en impliquant activement les élèves.
Le succès du programme Cube.S tient en grande partie à la dynamique collective qu’il suscite. Les enseignants, les élèves, mais aussi les parents sont invités à prendre part à cette aventure, chacun contribuant par des gestes simples mais impactants. L’application Energic permet aux élèves de relever des défis quotidiens sur l’environnement et de comparer leurs performances.
Quentin, élève du collège David Nieps, raconte comment sa mère et lui ont participé activement : « Elle a inscrit toute la famille, et on se disputait la première place au classement ! »
Le programme est également une réponse à l’éco-anxiété que beaucoup de jeunes ressentent face à la crise climatique. Pour Claire Chartier, enseignante et référente du challenge, ce projet aide les élèves à se sentir utiles et rassurés : « Se rendre compte qu’on peut faire des petits gestes, mais que si tout le monde les fait, cela changera vraiment. Cela les rassure de savoir qu’ils peuvent agir, même à petite échelle. »
L’impact financier n’est pas non plus négligeable : grâce aux économies réalisées, chaque établissement réduit sa facture énergétique en moyenne de 8 500 euros. Cube.S accompagne aujourd’hui plus de 1 100 établissements et devrait s’étendre à 400 nouvelles écoles d’ici 2026.
Soutenu par un financement d’ACTEE de 10 millions d’euros, le programme CUBE s’étend depuis 2021 aux écoles primaires, et depuis 2023 aux villes, permettant à la démarche d’impacter l’ensemble des bâtiments tertiaires des collectivités.