Alexandre est économe de flux au sein du syndicat intercommunal d’électricité de La Réunion depuis plus d’un an. Basé à Sainte-Suzanne, le jeune homme de 25 ans a la volonté farouche de participer à la transition énergétique de son île. Dans son viseur : l’autonomie totale du territoire ultramarin en 2050.
Nous sommes quatre dans mon service. Je suis le seul économe de flux. Je suis accompagné d’un conseiller en énergie partagée, d’un générateur qui aide au développement du photovoltaïque, et d’une personne chargée de mission en solaire thermique. Notre ambition est d’atteindre les objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie pour l’île de La Réunion. Parmi lesquels : notre autonomie énergétique d’ici à 2050.
On est une zone non interconnectée, ce qui n’est pas le cas de la France hexagonale. C’est-à-dire qu’on produit toute notre électricité sur l’île. Nous ne pouvons pas nous permettre de dépendre de l’importation de matières premières pour subvenir à nos besoins en énergie. C’est pourquoi nous devons développer une énergie locale et indépendante. Dans le contexte énergétique mondial actuel, précarisé par de multiples guerres, c’est un enjeu aujourd’hui plus que jamais.
C’est essentiellement du photovoltaïque parce qu’on a un ensoleillement important tout au long de l’année au vu de notre situation géographique à l’Équateur. L’éolien est aussi une énergie intéressante sur notre territoire, exploitée par deux grosses fermes situées à Sainte-Suzane et Sainte-Rose. Malheureusement, son schéma directeur est assez limité par les contraintes liées à nos aéroports.
J’accompagne la commune de Bras-Panon, composé de 13 000 habitants. J’ai mené un bilan énergétique du patrimoine bâti et de l’éclairage public. Nous sommes en cours de rénovation d’une piscine, faisant des bâtiments les plus énergivores de la ville. On prévoit une extension du bassin principal destinée à l’apprentissage des enfants à la natation. Un audit énergétique a été réalisé afin de définir les actions à mener pendant la rénovation dans le but de diminuer drastiquement les consommations d’énergie. Nous allons changer les pompes et installer des panneaux photovoltaïques. Nous allons effectuer une vérification des toitures (orientation, structure) car on a constaté qu’on peut avoir des super surfaces, mais qui sont souvent mal orientées, donc peu propices à l’installation d’énergie renouvelable. Nous utiliserons aussi le soleil thermique pour faire chauffer l’eau de la piscine. Le site accueillant compétitions sportives, cela demande le respect de nouvelles normes, sur la température de l’eau par exemple. Il faut donc mettre dès à présent des appareils de mesure pour contrôler tout ça.
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