À 39 ans, Cédric a un parcours atypique. Ancien ingénieur du son, l’Auxerrois s’est reconverti en conseillé en énergie partagée ADEME. Il y a un an, son poste n’a plus été subventionné par l’agence. ACTEE a pris le relais. Le quarantenaire, désormais économe de flux pour le syndicat départemental Énergie de l’Yonne, participe à l’élaboration de nouveaux outils ambitieux pour le secteur : un logiciel de référencement du patrimoine bâti et le développement de bâtiments connectés.
Lors de ma reconversion, je me suis beaucoup intéressé au diagnostic de performance énergétique. J’ai commencé par des audits pour les particuliers. J’ai arrêté parce qu’on devait travailler avec des bouts de ficelle. Je suis tombé sur une annonce du syndicat et me voilà ! Dans le public, ce n’est pas pareil, on nous donne le temps et les moyens d’agir. On nous laisse explorer et étudier de nouvelles pistes.
C’est un métier passion. Il faut avoir l’envie d’aider et un bon sens de l’écoute parce qu’on a affaire à des élus qui ne sont pas sachant. Il faut aussi posséder une appétence pour la recherche : aimer enquêter, analyser, comprendre, se tromper, recommencer pour apporter des solutions innovantes. Tout l’intérêt est de construire un projet en collaboration avec les élus et les services techniques. Pouvoir leur dire par exemple : « vous voulez installer des radiateurs électriques, mais ce serait peut-être pas mal de passer par une pompe à chaleur vu l’usage ». Notre rôle est enfin de créer du lien entre les communes du territoire qui partagent des projets de rénovation similaires. En plus d’être explorateur, je suis un peu entremetteur !
J’accompagne près de 70 communes. Cela représente une cinquantaine de projets chaque année pour une enveloppe de 200 000 euros consacrés aux audits énergétiques. De nos jours, on voit la flambée du coup de l’énergie. Quand les collectivités payent 10 000 ou 20 000 euros de facture, notre rôle n’est pas uniquement d’apporter quelques conseils, mais bel et bien de trouver des solutions.
On travaille actuellement sur un logiciel de référencement du patrimoine des communes qui nous permettra de réaliser directement des audits énergétiques. Grâce à cette base de jumeaux numériques bâtimentaires, nous pourrons concevoir des scénarios sans passer par un bureau d’études thermiques. On développe aussi un réseau collectif d’objets connectés à internet qu’on appelle l’IOT. Grâce à différents capteurs, on récupère de la donnée pour réaliser un suivi à distance et alerter en cas de régulation nécessaire. Une école qui chaufferait le mercredi alors qu’elle est inoccupée par exemple. C’est un levier fort de la rénovation énergétique qui n’engendre pas d’investissements lourds. Cela fait partie des défis de notre métier. Ce sont nos outils de demain.
Contactez actee@fnccr.asso.fr
Inscrivez-vous à notre newsletter pour tout savoir de nos actualités !