Publié le 31/07/2024

Neuf thèses Cifre ACTEE sélectionnées pour mieux saisir les enjeux humains de la rénovation énergétique en collectivité

En partenariat avec le dispositif « 1000 doctorants pour les territoires », nous avons ouvert le financement de 10 thèses en sciences humaines et sociales, centrées sur les enjeux de l’efficacité et de la rénovation énergétique des bâtiments publics.

Les 10 équipes, composées chacune d’un(e) doctorant(e), des collectivités territoriales employeuses et d’encadrant(e)s universitaires très motivé(e)s, ont déjà été retenues par le comité scientifique pour se lancer dans l’aventure de la recherche-action sur les territoires tout début 2025. Mais elles devront d’abord passer la sélection de l’Agence Nationale Recherche et Technologie (ANRT) qui opère le dispositif des Conventions Industrielles de Formation par la Recherche (Cifre) confié par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de Recherche et de l’Innovation (MESRI) depuis plus de 30 ans.

 

Les sujets sont variés et traitent, sur des territoires ruraux (Parcs Naturels Régionaux) ou urbains (villes moyennes, métropoles), du bâti ancien, du bâti de la reconstruction d’après-guerre, du bâti agricole, des équipements scolaires, des friches industrielles, des instruments juridiques de la rénovation, des marchés de la rénovation, des stratégies patrimoniales et immobilières des métropoles ou de la gestion bâtimentaire des vagues de chaleur. 

 

 

Pourquoi financer la recherche en Sciences humaines et sociales sur des sujets qui ont toutes les apparences de sujets purement techniques ?

Le secteur du bâtiment représente 45% de la consommation d’énergie finale et 27% des émissions de gaz à effet de serre en France (Source ADEME). Les bâtiments tertiaires publics représentent pour les collectivités 280 millions de m² et 78% des dépenses énergétique des communes (source ministère de l’éducation nationale).

 

Or les enjeux d’efficacité et de rénovation énergétique de leur patrimoine (bâti, éclairage public …) confrontent les collectivités territoriales à des défis complexes et d’ordre systémique, que nous connaissons bien au travers de nos accompagnements financiers et humains au long court, depuis les premières études et diagnostics jusqu’à la phase travaux.

 

La massification des travaux de rénovation et leur efficacité ne dépendent pas seulement des technologies disponibles, mais aussi des dynamiques sociales qui sous-tendent des pratiques de rénovation actuellement sous-optimales pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés au niveau national (Diminuer de 40 % la consommation d’énergie finale des bâtiments d’ici 2030). Le potentiel de rénovation est donc largement sous exploité eu égard aux capacités collectives actuelles à mener à bien ces opérations complexes, aussi bien du côté de la demande des Collectivités que de l’offre des entreprises.  

 

C’est justement l’utilité de la recherche que d’analyser et de comprendre les facteurs sociotechniques facilitant ou entravant la conduite de tels travaux, et surtout leur réussite sur le long terme pour tenir réellement les promesses des économies d’énergie attendues en théorie. Or il existe encore peu d’études examinant les freins et les leviers de la rénovation du bâti public alors que les équipements publics sont très spécifiques par rapport au logement, du fait notamment de leur polyvalence, de l’intermittence de leur occupation et d’une gestion publique des usages, de la maintenance et des programmes de travaux parfois éloignée des besoins des occupants. 

 

En particulier, le principe de la thèse Cifre (50% du temps en collectivité et 50% en laboratoire) est d’éclairer l’action publique par les questionnements et les connaissances les plus récentes en sciences humaines et sociales au sens très large (sociologie, psychologie sociale, sciences de gestion, économie, histoire, géographie, sciences juridiques, urbanisme, architecture…): l’accueil d’un doctorant apporte de la matière grise, permet de la réflexivité tout en fournissant un soutien opérationnel, avec des idées nouvelles, aidant ainsi à lever les freins que les mairies peuvent rencontrer pour favoriser le passage à l’acte. L’immersion sur le terrain permet réciproquement de stimuler la recherche en sciences humaines et sociales sur ces thématiques émergentes et de faire communiquer des mondes professionnels souvent étrangers dans une dynamique d’apprentissage collectif.    

 

C’est donc un partenariat à avantages mutuels et au service de la transition écologique que nous accompagnons avec le financement de la recherche, l’animation du réseau des futurs doctorants, et nos publications via notre centre de ressource en ligne.